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Dan JIN
 

La peinture de Dan JIN cultive deux aspects de la réalité. D’un côté, sa délité aux apparences repose sur un trait strictement calligraphié, qui montre qu’elle sait peindre le vide, en détachant l’objet dans sa nudité. De l’autre, la saisie de la chose vue ou imaginée doute de l’évidence, en ce qu’elle se tient dans l’évocation. Ainsi, au sein de la première phase, s’impose l’extrême dépouillement de ses natures mortes, où le noir du graphisme tranche sur le blanc du support, et où la maîtrise de la main, n’affaiblit pas la charge émotionnelle du sujet. Au contraire, en émane une impression de silence recueilli. Au cours de la seconde phase, l’expression se fait plus opaque, du moins plus tourmentée, parce que la matière est ici plus sourde et plus remuée, à peine barrée de quelques passages transversaux à la feuille d’or, où les moutonnements de la forme ne nuisent pas à la ressemblance. Une ressemblance qui revisite le paysage traditionnel chinois, mais avec la touche de modernité occidentale qui opère le lien avec deux cultures. Voilà une syntaxe à la fois solide et fragile qui distille pudiquement ses petits secrets.

GERARD XURIGUERA

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